Définition du cost killing
Le cost killing apparu dans les années 90 consistait en une chasse aux coûts pour améliorer sa rentabilité à court terme. Le postulat de départ de cette méthode est la possibilité de réduire radicalement des coûts sans impacter la qualité des produits ou des services.
Derrière le principe sain d’une gestion budgétaire en bon père de famille c’était aussi l’occasion d’organiser un ménage rapide pour certaines organisations.
Que vous soyez un indépendant, une TPE, une PME, une ETI ou un grand groupe la méthode sera la même et nous allons vous expliquer en bref ce que cela implique.
Le cost killing ça commence par quoi ?
Cela commence toujours par une volonté du dirigeant dont l’objectif stratégique principal est souvent la croissance de son entreprise. Il a alors deux choix :
- Augmenter sa top line, son chiffre d’affaires grâce à de nouvelles parts de marché,
- Réduire un maximum de dépenses.
Dans le second cas un diagnostic ou un audit permettra de cibler et de cartographier toutes les pistes d’économie : optimisation des cotisations sociales et fiscales, optimisation des frais généraux (loyer, bâtiments, entretien,…), réduction des coûts cachés internes, recherche de crédits d’impôts et de subventions, optimisation de l’organisation et des tâches des fonctions opérationnelles et support…
Avantages du cost killing ?
Le principal avantage réside dans la chasse au gaspillage et donc aux coûts inutiles. En bref, une gestion financière optimisée.
C’est aussi un état d’esprit qui vise à se reposer au moins la question suivante : de quoi ai-je besoin réellement pour que mon entreprise atteigne ses objectifs ? (voir article Approche BBZ)
Selon la direction choisie et surtout en fonction du temps imparti cette pratique de réduction ou d’optimisation des coûts permettra d’améliorer rapidement la marge opérationnelle d’une entreprise à court terme :
- Maîtriser les achats stratégiques et surtout non stratégiques : fournitures, téléphonie, copieurs, assurance, électricité,…
- Changement de technologie à qualité équivalente
- Structurer les méthodes de travail pour gagner du temps et de l’énergie (voir article Lean management)
Inconvénients du cost killing ? Ne pas confondre avec efficience.
Force est de constater que le cost killing est une arme qui permet encore à certains dirigeants d’afficher des résultats positifs à court terme. Tout dépend des objectifs et des valeurs portées par celui-ci.
Si vous abordez l’efficience par l’angle uniquement économique avec des lignes de charges, vos actions seront limitées dans le temps voire contre productives à moyen terme.
Par exemple un cost killer verra certains échanges qui favorisent le partage transverse et les retours d’expériences informels comme du temps improductif.
Autre exemple, avez-vous su valoriser le ROI global d’une formation ? La transmission des expériences et du savoir en interne sont une ressource immatérielle difficilement mesurable.
Les effets immédiats du cost killing sur un compte de résultat peuvent avoir des impacts à moyen et long terme sur ce qui n’est pas visible et qui n’est pas valorisé à l’actif d’un bilan. Par exemple :
- Dégradation du climat social et démotivation des salariés
- Diminution de la sécurité et impact sur la santé des salariés
- Augmentation des couts cachés : absentéisme, turnover, allongements des délais,…
- Réduction des contrôles internes qualité entrainant une baisse de la qualité des produits et/ou des services
- …
Quand vous réduisez les échanges informels et les relations humaines d’une organisation à un simple regard financier, cela ne sera jamais vécu comme recevable de la part des acteurs impliqués. La nuance est donc bien réelle entre le cost killing et l’efficience ou cost killing 2.0.
Notre conseil : conclusion
Chaque entreprise possède son histoire, ses spécificités et ses objectifs. Il est donc difficile de donner la recette miracle mais pas impossible de mettre en place un cost killing intelligent. Le travail peut être colossal selon la taille du périmètre et le diagnostic de l’entreprise permettra d’en comprendre tous les aspects. Au-delà de la gestion budgétaire, il faut également comprendre le contexte dans lequel elle évolue et le chemin qu’elle compte suivre.
En tant que dirigeant votre temps est dédié à gérer vos activités dans le respect des délais, du budget, de la qualité attendue par vos clients et des contraintes de marché. Vous ne disposez pas toujours des compétences internes en contrôle de gestion et en achats pour avoir une vision suffisamment large et pour passer au crible les comptes de l’entreprise et anticiper ainsi les impacts possibles sur votre organisation.
Dans cette course à la performance, l’appui et le conseil externe sont donc importants. Mais pas n’importe lequel au risque de troubler le fonctionnement de votre entreprise. Améliorer l’organisation d’une entreprise est une démarche vertueuse pour un dirigeant. Cependant le choix d’une logique d’optimisation des coûts à court, moyen ou long terme reste de sa responsabilité dans cette course à la performance.